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    Ô doux étang de Bages !
    Quand ton ciel devient rouge
    Quand ton eau se fait sage
    Quand même l’air ne bouge…


    Ô bel étang de Bages !
    Dans l’aube intemporelle
    Tes fragiles rivages
    Semblent sortir du ciel…


    Ô clair étang de Bages !
    Où dorment les galères
    Qui firent maints voyages
    Abordant maintes terres…


    Beau lac, onde docile
    Que retient la lagune
    Mouvant métal fragile
    Qui tremble sous la lune


    Tu es Idhra l’ancienne
    Où les dieux se reposent
    Avant que ne revienne
    « Aurore aux doigts de rose ».


    Myrto -Mars 1986
     

     

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    Après une nuit sans dormir toute d’éclairs, de tonnerre et de pluie, une nuit de vent sans pareil, c’est avec inquiétude que ce matin j’ai ouvert les volets, craignant le pire pour les quelques arbres du jardin : un grand cyprès ainsi qu’un olivier et un magnolia  exposés à la fureur des vents languedociens. Depuis mai dernier ne manque que le vieux pin, seigneur des lieux. Peut-être bien que cette dernière tempête aurait eu raison de lui. Peut-être pas. Mais ça c’est une autre histoire.


    Un regard détaillé sur les alentours montre qu’aucun arbre de mon paysage ne manque. Ils sont tous là, bousculés, ébouriffés, courageux face à la colère des dieux.


    Le déluge revient de plus belle. Devant les hublots de la maison-bateau passent des paquets d’eau. Horizontaux. Les grondements incessants du ciel, ses zébrures aveuglantes nous signifient que nous ne sommes pas quittes du mauvais temps.


    Depuis hier soir l’orage campe sur la mer, nous enserre, nous oppresse. Triste lumière de midi. Le jour s’écoule, paupière mi-close.

     

    Gros temps

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le port de Sète sous la tempête  - Claude Joseph Vernet (1714-1789)

     

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    L'ombre venait, les fleurs s'ouvraient, rêvait mon âme !
    Et le vent endormi taisait son hurlement.
    La nuit tombait, la nuit douce comme une femme
    Subtile et violette épiscopalement.

    Les étoiles semblaient des cierges funéraires
    Comme dans une église allumée dans les soirs
    Et semant des parfums, les lys thuriféraires
    Balançaient doucement leurs frêles encensoirs

    Une prière en moi montait, ainsi qu'une onde
    Et dans l'immensité bleuissante et profonde
    Les astres recueillis baissaient leurs chastes yeux ;

    Alors, Elle apparut ! Hostie immense et blonde
    Puis elle étincela, se détachant du monde,
    Car d'invisibles doigts l'élevaient vers les cieux !

    Paul VALERY
    Élévation à la Lune - 23 Juillet 1889

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Cependant la nuit marche, et sur l'abîme immense
    Tous ces mondes flottants gravitent en silence,
    Et nous-même, avec eux emportés dans leur cours,
    Vers un port inconnu nous avançons toujours !
    Souvent, pendant la nuit, au souffle du zéphire,
    On sent la terre aussi flotter comme un navire.

    ...

    Les étoiles - Lamartine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mettre sa tête à la renverse, regarder l'univers dans les yeux et partir à sa propre rencontre.
    Retrouver les clartés, les figures immuables des constellations telles que les ont connues nos ancêtres les plus lointains, telles que les découvriront nos plus lointains descendants. Ce vertige absolu.

     

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     …
    Tous les cris se sont tus, les râles sont poussés.
    Sur le sol bossué de tant de chair humaine,
    Aux dernières lueurs du jour on voit à peine
    Se tordre vaguement des corps entrelacés ;

    Et là-bas, du milieu de ce massacre immense,
    Dressant son cou roidi, percé de coups de feu,
    Un cheval jette au vent un rauque et triste adieu
    Que la nuit fait courir à travers le silence.

    Le Soir d’une Bataille - Leconte de Lisle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    La lampe dans la chambre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La lampe dans la chambre est une rose blanche
    Qui s'ouvre tout à coup au jardin gris du soir ;
    Son reflet au plafond dilate un halo noir
    Et c'est assez pour croire un peu que c'est dimanche.

     

    La lampe dans la chambre est une lune blanche
    Qui fait fleurir dans les miroirs des nénuphars ;
    On ne sait plus quel jour il est, ni s'il est tard,
    Sauf qu'on est doux comme à la fin d'un beau dimanche.

     

    Sourire de la lampe en sa dentelle blanche
    Qu'on dirait une coiffe où dorment des cheveux ;
    Lampe amicale aux lents regards d'un calme feu
    Qui donne à l'air de chaque soir l'air du dimanche.

    Georges Rodenbach

     

     La lampe dans la chambre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Peter Vilhelm

     

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