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Pour le p'tit en pleurs au visage perdu, entrevu en très grand sur l'écran ce midi. Hasardeux transit entre deux violences, entre deux vies...
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Se trouver dans le poème, vivre l’instant troublant de l’entière empathie
On s’en vient seul et l’on s’en va de même.
On s’endort seul dans un lit partagé.
On mange seul le pain de ses poèmes.
Seul avec soi on se trouve étranger.
Seul à rêver que gravite l’espace,
Seul à sentir son moi de chair, de sang,
Seul à vouloir garder l’instant qui passe,
Seul à passer sans se vouloir passant.de Liliane Wouters, poète belge née en 1930. Prix Apollinaire 2015 pour son recueil Derniers feux sur terre, Le Taillis Pré, et pour l'ensemble de son œuvre.
Jérôme Arbonville - peintre de la foule
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L'été austral de Charlélie Couture. Melbourne. Petite merveille. Chanson douce et séduisante pour rêveur en partance.
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On passe notre vie entière à attendre. On attend que le jour se lève sur notre vie, que le bonheur nous éblouisse. On attend encore. On attend l'heure, on attend les signes d'un nouveau départ, on attend le bus, on attend l'été en pensant à ce qu'on fera dans des mois ou des années. On attend toujours. On attend que les choses changent, que les nuages se dissipent. On attend toute notre vie une existence qui ne sera jamais nôtre, une existence que l'on s'invente. On attend que notre vie prenne le tournant que l'on souhaiterait. On attend. On attend et on espère. Comme si cela pouvait suffire à combler le manque qui nous consume.
Matisse
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J'arrive où je suis étranger
(à mon père, trop loin, si proche)
[...]
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
Ô mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Louis AragonLa Mer - Zao Wou-ki
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(de marbre blanc)
Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté.
René Char - Feuillets d'Hypnos
(de bois polychrome)
Marie-Madeleine - Gregor Erhart
Décidément, le bonheur est dans la Beauté admirée, aperçue,regardée...
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...comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même.
Je me levais avec le soleil et j'étais heureux, je me promenais et j'étais heureux, je voyais maman et j'étais heureux, je la quittais et j'étais heureux, je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage et le bonheur me suivait partout ; il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même...
Extrait Livre VI des Confessions de J.J. Rousseau
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