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Au Platane
Tu penches, grand Platane, et te proposes nu,
Blanc comme un jeune Scythe,
Mais ta candeur est prise, et ton pied retenu
Par la force du site.[…]
Haute profusion de feuilles, trouble fier
Quand l’âpre tramontane
Sonne, au comble de l’or, l’azur du jeune hiver
Sur tes harpes, Platane,
Ose gémir !… Il faut, ô souple chair du bois,
Te tordre, te détordre,
Te plaindre sans rompre, et rendre aux vents la voix
Qu’ils cherchent en désordre !
[...]
— Non, dit l’arbre. Il dit : Non ! par l’étincellement
De sa tête superbe,
Que la tempête traite universellement
Comme elle fait une herbe !"Au Platane" – Paul Valéry - Charmes 1926
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Elle souriait
et son sourire – elle le semait à tous les vents.
Et les gens,
qui avaient l'air de se foutre éperdument
les uns des autres, se souriaient.
Se souriaient tout simplement,
se souriaient sans ironie
et sans envie,
car ce sourire les unissait.
Les couleurs même avaient changé,
plus de peine, plus d'ennui.
Un sourire.
Et ils se contemplaient les gens :
ils étaient bons, ils étaient beaux.
[…]Léonide Pachtchenko
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Après tout, ce n'est pas parce que vous ne voyez rien qu'il n'y a rien !
Une ombre, rien qu'une ombre parfois suffit à créer une autre image, une autre histoire.
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Le Thé
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d’or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.J’aime la folle cruauté
Des chimères qu’on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.Là, sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L’extase et la naïveté :
Miss Ellen, versez-moi le Thé.Théodore de Banville
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Aristide Maillol
Saisir, saisir le soir, la pomme et la statue,
Saisir l’ombre et le mur et le bout de la rue.Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d’oiseaux lâchésCombien d’oiseaux perdus qui deviennent la rue
L’ombre, le mur, le soir, la pomme et la statueJules Supervielle
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La Danseuse Folle de Rik Wouters
Très impressionné et subjugué par la grande danseuse américaine Isadora Duncan au point de vouloir réaliser la sculpture d'un personnage dansant, le sculpteur belge Rik Wouters (1882 –1916) ne donnera à aucune autre de ses œuvres le dynamisme, l’extraordinaire joie de vivre et l’insouciance qui se dégagent de cette sculpture.
" Elle danse, infatigable. On la bisse avec frénésie, elle acquiesce en penchant la tête, et recommence. Elle danserait jusqu'à mourir, sur ses pieds nus, merveilleusement muets "Colette - Isadora Duncan
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