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Par myrto le 29 Avril 2017 à 00:51
Je rêve et je me réveille
Dans une odeur de lilas
De quel côté du sommeil
T'ai-je ici laissé ou là
Je dormais dans ta mémoire
Et tu m'oubliais tout bas
Ou c'était l'inverse histoire
Etais-je où tu n'étais pas
Je me rendors pour t'atteindre
Au pays que tu songeas
Rien n'y fait que fuir et feindre
Toi tu l'as quitté déjà
Dans la vie ou dans le songe
Tout a cet étrange éclat
Du parfum qui se prolonge
Et d'un chant qui s'envola
O claire nuit jour obscur
Mon absente entre mes bras
Et rien d'autre en moi ne dure
Que ce que tu murmuras
Louis AragonMaurice Asselin - Jeune fille endormie buste découvert
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Par myrto le 9 Avril 2017 à 00:04
Chanson
À Madame Mad. G…
Le bateau sentait le thé
Quand nous traversions la mer,
À deux, à trois, pour aller
À Folkestone, en Angleterre.
C’était un jour bleu d’été,
À Folkestone, en Angleterre,
Où les vieux collèges verts
Dormaient leur calme congé
Dans l’herbe des monastères.
L’église trop bien cirée
De Folkestone, en Angleterre,
Et les lys du baptistère,
Et les vitraux peu teintés,
Et le joyeux cimetière,
Quand irons-nous les aimer
À Folkestone, en Angleterre ?
Nous avons pris notre thé
À Folkestone, en Angleterre,
Dans un hôtel du passé,
Aux meubles d’acajou clair,
Et cette salle à manger,
Et ces compotiers de verre,
Et ces pelouses bombées
Sous les chênes noirs et verts,
Que cela nous a charmés,
À Folkestone, en Angleterre !
Nous reprendrons un hiver
Le bateau qui sent le thé,
Et ce sera pour aller
À Folkestone, en Angleterre,
Pour voir les dalles lavées
Et les fleurs du baptistère,
Et, par les vitres teintées,
Le tout petit cimetière.
Pour boire un thé parfumé
De spleen, de brume et de mer,
Dans un hôtel du passé,
À Folkestone, en Angleterre.Jean Dominique - pseudonyme de la poète belge Marie Closset (1875 - 1952)
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Par myrto le 31 Mars 2017 à 01:00
Au clair de la nuit, dernière nuit de mars, écouter encore cette très belle sonate de Schubert à laquelle l'âme s'accorde et répond toujours
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Par myrto le 18 Mars 2017 à 01:58
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !Ce n'est pas Verlaine mais c'est bien joli tout de même...
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Par myrto le 28 Février 2017 à 01:33
Chats de Leonor Fini
Blanche a de grands yeux bleus d'une douceur insigne,
Qu'elle ferme à demi, d'un air tendre et mourant.
Son petit nez mutin est rose et transparent ;
Elle a dans ses contours des mollesses de cygne.
De son corps assoupli l'harmonieuse ligne
Enchante le regard qui va la parcourant,
Et l'on peut admirer le grand soin qu'elle prend
D'être à la fois aimable et caressante et digne.
Elle est svelte et légère, et vous n'entendez pas,
Quand elle vient à vous, le moindre bruit de pas,
Tant de ses petits pieds la marche est délicate !
La voyant si charmante et si mignonne en tout,
Si douce en ses façons, mise de si bon goût,
On en est amoureux. — Mais Blanche... est une chatte.Amédée Pommier - Colifichets, jeux de rimes (1860)
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Par myrto le 14 Février 2017 à 02:28
Il faut "s'hominiser" disait-il, sortir de la barbarie ancestrale
Théodore Monod - Grès chamotté - Myrto
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Par myrto le 10 Février 2017 à 00:53
Un groupe tout à l’heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre. – Un chien qui crève !
M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c’est. –
Et j’ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L’océan lui jetait l’écume de ses lames.
– Voilà trois jours qu’il est ainsi, disaient des femmes,
On a beau lui parler, il n’ouvre pas les yeux.
– Son maître est un marin absent, disait un vieux.
Un pilote, passant la tête à sa fenêtre,
A repris : – Ce chien meurt de ne plus voir son maître.
Justement le bateau vient d’entrer dans le port ;
Le maître va venir, mais le chien sera mort. –
Je me suis arrêté près de la triste bête,
Qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
Vieux lui-même ; et, hâtant son pas que l’âge casse,
A murmuré le nom de son chien à voix basse.
Alors, rouvrant ses yeux pleins d’ombre, exténué,
Le chien a regardé son maître, a remué
Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
Puis est mort. C’était l’heure où, sous la voûte bleue,
Comme un flambeau qui sort d’un gouffre, Vénus luit ;
Et j’ai dit : D’où vient l’astre ? où va le chien ? ô nuit !Victor Hugo
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Par myrto le 7 Février 2017 à 02:03
Grès chamotté - Myrto
Une allée du Luxembourg
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.
C'est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait !
Mais non, — ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m'as lui, —
Parfum, jeune fille, harmonie...
Le bonheur passait, — il a fui !Gérard de Nerval - Odelettes
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Par myrto le 31 Décembre 2016 à 15:38
Des voeux sincères pour une année apaisée
L'une des colombes de Picasso - Estampe
"Nous entrons dans l’avenir à reculons"
Je ne sais quand exactement ni dans quel contexte Paul Valéry a pu dire ou écrire ces mots mais une chose est sûre, leur résonance à ce jour est surprenante.
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Par myrto le 25 Décembre 2016 à 01:12
Doux Noël à vous
Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent[...]
Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d'automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne[...]
Les sapins - Guillaume Apollinaire -Alcools
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Par myrto le 30 Octobre 2016 à 02:44
A cinquante-cinq ans il disait avoir fait le tour de ce qu'il avait à écrire ou à chanter. A soixante ans il cassait sa pipe nous laissant "tristes comme saule". Trente-cinq ans plus tard nous chantons encore avec lui les textes qui nous ont réjouis et que nous connaissons par coeur.
Georges Brassens (22 octobre 1921 - 29 octobre 1981)
Poème de Jean Richepin
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Par myrto le 29 Octobre 2016 à 02:08
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?Charles Baudelaire
Pablo Picasso 1922
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Par myrto le 13 Septembre 2016 à 09:17
Chut !
N'éveillez pas le chat qui dort
Car dans son sommeil il voyage
Beaucoup plus loin que les nuages,
Plus profond que les mines d'or.
N'éveillez pas le chat qui songe
Car c'est sa fonction ici-bas
D'éclairer le chemin des anges
Entre l'ici et l'au-delà.
N'éveillez pas le chat qui pêche
Dans les océans du dedans.
Il capture au sein des eaux fraîches
Les grands poissons phosphorescents.
N'éveillez pas le chat qui chasse
En rêve les rats de la nuit
Ils nous dévoreraient sans lui,
Le chat qui rit dans ses moustaches.
Marc Alyn
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