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    Je rêve et je me réveille
    Dans une odeur de lilas
    De quel côté du sommeil
    T'ai-je ici laissé ou là


    Je dormais dans ta mémoire
    Et tu m'oubliais tout bas
    Ou c'était l'inverse histoire
    Etais-je où tu n'étais pas


    Je me rendors pour t'atteindre
    Au pays que tu songeas
    Rien n'y fait que fuir et feindre
    Toi tu l'as quitté déjà


    Dans la vie ou dans le songe
    Tout a cet étrange éclat
    Du parfum qui se prolonge
    Et d'un chant qui s'envola


    O claire nuit jour obscur
    Mon absente entre mes bras
    Et rien d'autre en moi ne dure
    Que ce que tu murmuras


    Louis Aragon

     

    Où es-tu quand tu dors ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Maurice Asselin - Jeune fille endormie buste découvert

     

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    Chanson
    À Madame Mad. G…

    Le bateau sentait le thé
    Quand nous traversions la mer,
    À deux, à trois, pour aller
    À Folkestone, en Angleterre.

    C’était un jour bleu d’été,
    À Folkestone, en Angleterre,
    Où les vieux collèges verts
    Dormaient leur calme congé
    Dans l’herbe des monastères.

    L’église trop bien cirée
    De Folkestone, en Angleterre,
    Et les lys du baptistère,
    Et les vitraux peu teintés,
    Et le joyeux cimetière,
    Quand irons-nous les aimer
    À Folkestone, en Angleterre ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous avons pris notre thé
    À Folkestone, en Angleterre,
    Dans un hôtel du passé,
    Aux meubles d’acajou clair,
    Et cette salle à manger,
    Et ces compotiers de verre,
    Et ces pelouses bombées
    Sous les chênes noirs et verts,
    Que cela nous a charmés,
    À Folkestone, en Angleterre !

    Nous reprendrons un hiver
    Le bateau qui sent le thé,
    Et ce sera pour aller
    À Folkestone, en Angleterre,
    Pour voir les dalles lavées
    Et les fleurs du baptistère,
    Et, par les vitres teintées,
    Le tout petit cimetière.

    Pour boire un thé parfumé
    De spleen, de brume et de mer,
    Dans un hôtel du passé,
    À Folkestone, en Angleterre.

    Jean Dominique - pseudonyme de la poète belge Marie Closset (1875 - 1952)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Au clair de la nuit, dernière nuit de mars, écouter encore cette très belle sonate de Schubert à laquelle l'âme s'accorde et répond toujours

     

     

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    Ecoutez la chanson bien douce
    Qui ne pleure que pour vous plaire,
    Elle est discrète, elle est légère :
    Un frisson d'eau sur de la mousse !

     

    Ce n'est pas Verlaine mais c'est bien joli tout de même...

     

     

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    Chats de Leonor Fini

     

    Blanche a de grands yeux bleus d'une douceur insigne,
    Qu'elle ferme à demi, d'un air tendre et mourant.
    Son petit nez mutin est rose et transparent ;
    Elle a dans ses contours des mollesses de cygne.


    De son corps assoupli l'harmonieuse ligne
    Enchante le regard qui va la parcourant,
    Et l'on peut admirer le grand soin qu'elle prend
    D'être à la fois aimable et caressante et digne.


    Elle est svelte et légère, et vous n'entendez pas,
    Quand elle vient à vous, le moindre bruit de pas,
    Tant de ses petits pieds la marche est délicate !


    La voyant si charmante et si mignonne en tout,
    Si douce en ses façons, mise de si bon goût,
    On en est amoureux. — Mais Blanche... est une chatte.

     

    Amédée Pommier - Colifichets, jeux de rimes (1860)

     

     

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    Eve et la pomme

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Grès chamotté - Myrto

     

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    Une conscience du XX ème  siècle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A propos de Théodore Monod

     

    Il faut "s'hominiser" disait-il, sortir de la barbarie ancestrale

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Théodore Monod - Grès chamotté - Myrto

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Un groupe tout à l’heure était là sur la grève,
    Regardant quelque chose à terre. – Un chien qui crève !
    M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c’est. –
    Et j’ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
    L’océan lui jetait l’écume de ses lames.
    – Voilà trois jours qu’il est ainsi, disaient des femmes,
    On a beau lui parler, il n’ouvre pas les yeux.
    – Son maître est un marin absent, disait un vieux.
    Un pilote, passant la tête à sa fenêtre,
    A repris : – Ce chien meurt de ne plus voir son maître.
    Justement le bateau vient d’entrer dans le port ;
    Le maître va venir, mais le chien sera mort. –
    Je me suis arrêté près de la triste bête,
    Qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
    Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
    Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
    Vieux lui-même ; et, hâtant son pas que l’âge casse,
    A murmuré le nom de son chien à voix basse.
    Alors, rouvrant ses yeux pleins d’ombre, exténué,
    Le chien a regardé son maître, a remué
    Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
    Puis est mort. C’était l’heure où, sous la voûte bleue,
    Comme un flambeau qui sort d’un gouffre, Vénus luit ;
    Et j’ai dit : D’où vient l’astre ? où va le chien ? ô nuit !

                                                                                              Victor Hugo

                                                                                                     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Grès chamotté - Myrto

     

    Une allée du Luxembourg

     

    Elle a passé, la jeune fille
    Vive et preste comme un oiseau
    À la main une fleur qui brille,
    À la bouche un refrain nouveau.


    C'est peut-être la seule au monde
    Dont le coeur au mien répondrait,
    Qui venant dans ma nuit profonde
    D'un seul regard l'éclaircirait !


    Mais non, — ma jeunesse est finie...
    Adieu, doux rayon qui m'as lui, —
    Parfum, jeune fille, harmonie...
    Le bonheur passait, — il a fui !

    Gérard de Nerval - Odelettes

     

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    Des voeux sincères pour une année apaisée

     

    MMXVII

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'une des colombes de Picasso - Estampe

     

     

    "Nous entrons dans l’avenir à reculons"

    Je ne sais quand exactement ni dans quel contexte Paul Valéry a pu dire ou écrire ces mots mais une chose est sûre, leur résonance à ce jour est surprenante.

     

    MMXVII

     

     

     

     

     

     

     

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    Noël ravive la douce et cruelle nostalgie de notre enfance vers laquelle nous revenons sans fin...

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    Doux Noël à vous

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les sapins en bonnets pointus
    De longues robes revêtus
    Comme des astrologues
    Saluent leurs frères abattus
    Les bateaux qui sur le Rhin voguent

    [...]

    Les sapins beaux musiciens
    Chantent des noëls anciens
    Au vent des soirs d'automne
    Ou bien graves magiciens
    Incantent le ciel quand il tonne

    [...]

    Les sapins - Guillaume Apollinaire -Alcools

     

     

    Noël nous sourit

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    A cinquante-cinq ans il disait avoir fait le tour de ce qu'il avait à écrire ou à chanter. A soixante ans il cassait sa pipe nous laissant "tristes comme saule". Trente-cinq ans plus tard nous chantons encore avec lui les textes qui nous ont réjouis et que nous connaissons par coeur.

     

    Georges Brassens (22 octobre 1921 - 29 octobre 1981)

    Poème de Jean Richepin

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    La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
    Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
    Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
    Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
    Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
    Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
    Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
    A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
    Tandis que, dévorés de noires songeries,
    Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
    Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
    Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
    Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
    Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.

    Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
    Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir,
    Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
    Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
    Grave, et venant du fond de son lit éternel
    Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
    Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
    Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?

    Charles Baudelaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pablo Picasso 1922

     

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    Chut !

     

    Être chat...

     

     

    N'éveillez pas le chat qui dort

    Car dans son sommeil il voyage

    Beaucoup plus loin que les nuages,

    Plus profond que les mines d'or.

     

    N'éveillez pas le chat qui songe

    Car c'est sa fonction ici-bas

    D'éclairer le chemin des anges

    Entre l'ici et l'au-delà.

     

    N'éveillez pas le chat qui pêche

    Dans les océans du dedans.

    Il capture au sein des eaux fraîches

    Les grands poissons phosphorescents.

     

    N'éveillez pas le chat qui chasse

    En rêve les rats de la nuit

    Ils nous dévoreraient sans lui,

    Le chat qui rit dans ses moustaches.

    Marc Alyn

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