-
Aux roses dernières
Cette rose qui meurt dans un vase d'argile
Attriste mon regard,
Elle paraît souffrir et son fardeau fragile
Sera bientôt épars.
Les pétales tombés dessinent sur la table
Une couronne d'or,
Et pourtant un parfum subtil et palpable
Vient me troubler encor.
J'admire avec ferveur tous les êtres qui donnent
Ce qu'ils ont de plus beau
Et qui, devant la Mort s'inclinent et pardonnent
Aux auteurs de leurs maux,
Et c'est pourquoi penché sur cette rose molle
Qui se fane pour moi,
J'embrasse doucement l'odorante corolle
Une dernière fois.
Raymond RadiguetPicasso - Trois Roses - 1898
-
Commentaires
En lisant et relisant ce poème, j'ai perçu le parfum de cette rose fanée... et les trois roses de Picasso, je les ai touchées... Peu de gens savent que Picasso peignait de cette façon, et qu'à 13 ans, il était capable de peindre comme Michel Ange, et plus tard, comme les plus célèbres impressionnistes... La plupart du temps, le grand public ne connait que sa période bleue... J'aime Picasso, je l'admire, je le vénère, et je sais pourquoi peu de femmes lui ont résisté, et je comprends pourquoi elles se sont laissées briser par lui. Son fils aîné n'a pas eu la place d'exister (c'est le seul grief que j'aurais contre Picasso). Merci Myrto pour ce billet parfumé.
Ajouter un commentaire
poème d'un jeune homme qui ne sera jamais vieux
un jeune homme dans un vase d'argile embrasse une dernière fois la vie.
Très émouvant.
c'était juste un petit bonsoir Myrto