• Dans l'ordre...

     

    Dans l'ordre...

     

     

    Retrouvée la maison triste et seule, vide de toute âme depuis de longs mois ! Retrouvée sous la pluie comme il se doit. Deux jours de pluie froide et perçante qui m’ont fait croire un instant que le temps dans mes vieilles montagnes s’était figé en novembre. Pourtant tout est là. L’extravagante végétation printanière de ce pays de pluies, de brumes et de ruisseaux, donne à la nature une sorte de dimension supplémentaire, une épaisseur, comme si arbres, taillis, forêts centuplaient le temps du printemps. Le végétal en effervescence mousse de vie et grandit sous mes yeux ébahis.

    Retrouvé mon père, il n’est pas seul dans une maison de retraite qui n’est pas triste… Pourtant je sais bien qu’après plus de deux ans passés dans cet endroit qui doit lui rappeler l’internat de son enfance, il est loin d’être à son aise. Lorsque l’on a 93 ans et qu’une nature fougueuse continue de vous animer, les révoltes forcément vous consument.

    Et pour moi, beaucoup d’efforts pour revenir dans la maison paternelle où tout me ramène à ma petite mère, accepter ce qui est désormais perdu, évaporé, disparu mais qui, je le sais, je le sens, vibre dans chaque objet, chaque meuble effleuré, caressé du regard. Allongée, la tête en travers de l’oreiller, les yeux dans les lambris du plafond, la tête vide mais néanmoins titillée par la somme de choses qu’il faudrait entreprendre pendant les quatre mois à venir, je ne me retrouve plus moi-même. Capable ou incapable ? Telle est la question qui ondule et rampe dans mon esprit défleuri.

     

     

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    « Sans finGrâce de la solitude »
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  • Commentaires

    2
    titti
    Mercredi 1er Juin 2016 à 14:25

    Texte très émouvant et bien écrit. Çà me rappelle le film que j'aie vu hier soir à la télévision.

    C'est pas facile tout cela je comprends ton désarroi. Je pense bien à toi. Bonne journée

    Je t'embrasse

    1
    Mercredi 1er Juin 2016 à 09:35

    Très beau texte, simple et mélancolique... Belles description de la Nature rendue à sa presque sauvagerie...

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