• Dans le bleu de la nuit

     

    L'ombre venait, les fleurs s'ouvraient, rêvait mon âme !
    Et le vent endormi taisait son hurlement.
    La nuit tombait, la nuit douce comme une femme
    Subtile et violette épiscopalement.

    Les étoiles semblaient des cierges funéraires
    Comme dans une église allumée dans les soirs
    Et semant des parfums, les lys thuriféraires
    Balançaient doucement leurs frêles encensoirs

    Une prière en moi montait, ainsi qu'une onde
    Et dans l'immensité bleuissante et profonde
    Les astres recueillis baissaient leurs chastes yeux ;

    Alors, Elle apparut ! Hostie immense et blonde
    Puis elle étincela, se détachant du monde,
    Car d'invisibles doigts l'élevaient vers les cieux !

    Paul VALERY
    Élévation à la Lune - 23 Juillet 1889

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    3
    Ymi
    Vendredi 5 Décembre 2014 à 17:40

    Le charme envoutant...

    2
    Samedi 29 Novembre 2014 à 09:17

     les métaphores religieuses émaillent ce poème sans altérer sa sensualité... merci Myrto pour la découverte ! bises !

    1
    titi
    Vendredi 28 Novembre 2014 à 13:38

    Beau poème  ! Bonne journée !

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