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Et c'est le soir
Il pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Si doucement
Que c’est la même pluie
Et le même automne
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut et il y a encore,
Comme il y a bien des ans,
Combien de cœurs au fil de l’eau
Et combien de petits sabots
Rêvant au coin de l’âtre.
Et c’est le soir, ma mère,
Et tes genoux sont là
Si près du feu
Que c’est le même soir
Et les mêmes genoux
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Et c’est le soir, ma mère,
Et tes genoux sont là.
Prends-moi sur tes genoux, ce soir,
Comme il y a bien des ans
Et raconte-moi l'histoire
De la Belle au bois dormant.Maurice Carême
Camille Claudel - Le rêve au coin du feu- Bronze et marbre blanc - (Hauteur 22.6 cm Largeur 27.6cm) - clic sur l'image
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Commentaires
Je ne connaissais pas ce poème de Maurice Carême, et j'ai cru un instant que tu en étais l'auteur. En revanche, j'avais vu la description de cette petite sculpture (probablement dans le livre d'Anne d'Elbé "une femme"). Bonne soirée Myrto, je t'embrasse.
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Il est vrai que ce poème correspond bien à ta sensibilité, délicat, subtil et tellement tendre. J'aime aussi beaucoup cette sculpture de Camille Claudel. Il y a une espèce d'abandon dans cette femme au coin du feu, qui semble à la fois nostalgique et pleine de ses pensées.