• La bonne vieille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Camille Claudel - La Vieille Hélène

     

    La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait fête, à qui tout le monde voulait plaire ; ce joli être, si fragile comme elle, la petite vieille, et, comme elle aussi, sans dents et sans cheveux.

    Et elle s’approcha de lui, voulant lui faire des risettes et des mines agréables.

    Mais l’enfant épouvanté se débattait sous les caresses de la bonne femme décrépite, et remplissait la maison de ses glapissements.

    Alors la bonne vieille se retira dans sa solitude éternelle, et elle pleurait dans un coin, se disant : — « Ah ! pour nous, malheureuses vieilles femelles, l’âge est passé de plaire, même aux innocents ; et nous faisons horreur aux petits enfants que nous voulons aimer ! »

    Charles Baudelaire - Petits poèmes en prose - 1869

     

     

    La bonne vieille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Camille Claudel - La Vieille Hélène

     

    « Mer presqu'aiméeSacré café ! »
    Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    2
    titti
    Jeudi 16 Juin 2016 à 13:58

    Dur dur ! Çà angoisse d'être vieille et ratatinée ! J'espère que tu vas bien, je t'embrasse

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    1
    Dimanche 12 Juin 2016 à 23:18

    Ben dis donc ! C'est pas avec Baudelaire que je vais me réconcilier avec la perspective d'être vieille !...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :