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    Kaléidoscope
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le miroir est brisé et ses morceaux épars
    Comme l'oeil d'une mouche au multiple regard
    M'observe.


    Ô petits éclats d'âme
    Etoilant le tapis
    Miroir enfin fidèle à mon reflet pâli.


    Puzzle cruel d'un visage éclaté
    Stupeur
    De voir sur ce tapis les morceaux de sa peur.

     

    Kaléidoscope

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Barbe à papa pour grand'maman

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La barbe à papa de grand'maman

     

    La barbe !!!... Laissez-moi vagabonder en paix dans mes prairies inoubliées. Je goûte aux nuages, je touche au ciel...

     

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    Les trois mains par Louise Bourgeois

     

    Deux mains rassurantes

    Sont-ce les tiennes ?

    Sont-ce les miennes ?

    Tendues vers le vieux bois tourmenté

    De cette autre main.

    Préfiguration de la tienne ?

    Ou de la mienne ?

     

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    La harpiste Marielle Nordmann

     

    Elle appuie la grande harpe sur son épaule, ses mains sont deux oiseaux qui volètent ou s'attardent sur la trame argentée tendue dans la triangulaire géométrie du bois précieux. 

    Son visage clair rayonne au travers des fins rais de musique à l'envol.
    Les notes naissent, s'échappent, eau vive, eau lente, ruisselante, sous la pulpe des doigts magiciens qui font jouer le velours des quarante-sept cordes dans le cadre d'acajou sculpté. Le geste est tout en grâce, le bras s'arrondit, la main s'alanguit, parfois se cambre.

    Le visage de la harpiste est un grand lotus tranquille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Sourire, et rire, et rigoler, se marrer, se gondoler, se tordre avant de pleurer, pire, avant de mourir, de rire.

    Je retire...

    Il fait beau, tout est fou rire.

     

    Rires roses et soleil pareil

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Merveilleux sourire de la Jeune fille de Fragonard

     

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    Couleurs quand même

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Depuis des jours une pluie froide verse inlassablement sa tristesse sur les ultimes blondeurs végétales. Pâlis, décolorés, les rouges, les ors derniers ne chantent plus. Tout s’éteint. La belle forêt primaire se désenchante. Qu’importe puisque l’harmonie est parfaite, tout en demi-tons, demi-teintes. La couleur de nos pensées.

    Mes parents sont dans leur silence, l’un tranquille, l’autre sombre et morose. Je ne peux rien pour eux, seulement les regarder s’étioler jour après jour. Mon père rejette toujours mon aide. Pourtant il lui est désormais impossible de faire les choses les plus simples. Son comportement me préoccupe beaucoup et c’est peu dire.

    Alors je rêve aux grands perroquets de Guyane, ces somptueux aras dont le ramage n’est que tapage, qui grincent,  rauquent, vacarment à longueur de temps, mais à qui l’on pardonne tout de leurs cris incessants. Ne sont-ils pas la presque perfection ?

     

    Couleurs quand même

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Du rouge au vert tout le jaune se meurt

    Quand chantent les aras dans les forêt natales

    Guillaume Apollinaire

     

     

    Couleurs quand même

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et le perroquet de Marc Chagall

     

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    Trente-deux ans aujourd'hui qu'il nous manque.

    Parfois je pense à toutes ces chansons dont il aurait pu nous réjouir encore. Nous émouvoir aussi.

     

    Revoir et réécouter :  Georges Brassens pour le plaisir

     

    Brassens en face...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Vergiss-mein-nicht

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ayant perdu toute mémoire
    Un myosotis s’ennuyait.
    Voulait-il conter une histoire ?
    Dès le début, il l’oubliait.
    Pas de passé, pas d’avenir,
    Myosotis sans souvenir.

    Robert Desnos

     

     

    Vergiss-mein-nicht

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Des traces d'été

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Aujourd’hui est un joli jour dans lequel ni l’un ni l’autre de nous trois n’est entré à reculons.

    Le soleil vient de surgir au-dessus de la montagne, à travers la ligne dentelée des sapins à portée de main. Le ciel laiteux se craquelle et nous offre le bleu. Pas de vent, pas même un soupir.

    Tout à l’heure mon père mettra son chapeau puis il ira s’asseoir dans le jardin, sous le feu adouci de Phoebus, avec son rêve d’un été qui ne finirait jamais.

    Ma mère sortira un instant devant la porte de la maison puis vite retournera à son fauteuil, oubliant déjà le beau temps, la lumière et la douceur de l’air.

    Quant à moi je prendrai un panier et m’en irai cueillir les pommes du vieux pommier.

     

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    Aux roses dernières

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette rose qui meurt dans un vase d'argile
    Attriste mon regard,
    Elle paraît souffrir et son fardeau fragile
    Sera bientôt épars.

    Les pétales tombés dessinent sur la table
    Une couronne d'or,
    Et pourtant un parfum subtil et palpable
    Vient me troubler encor.

    J'admire avec ferveur tous les êtres qui donnent
    Ce qu'ils ont de plus beau
    Et qui, devant la Mort s'inclinent et pardonnent
    Aux auteurs de leurs maux,

    Et c'est pourquoi penché sur cette rose molle
    Qui se fane pour moi,
    J'embrasse doucement l'odorante corolle
    Une dernière fois.


    Raymond Radiguet 

     

    Aux roses dernières

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Picasso - Trois Roses - 1898

     

     

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    Un très gros bouquet de fleurs

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marc Chagall - Fiancés dans le ciel de Nice

     

    Aujourd’hui, soixante-sept ans de mariage pour mes parents.

    L’un n’a pas semblé y penser tandis que l’autre, ma petite mère dont les idées à peine nées s’envolent, m’en a parlé dès le matin.

    Soixante-sept ans d’éternité à vivre ensemble leurs multiples différences, leurs quelques goûts communs dans un attachement toujours plus fort.

     

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    Longueur de temps

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Voir les jours et les semaines s’enfuir. Du bout des cils effleurer le temps qui s’envole. Etre désarmée face à l’immense ennui que me renvoient mon père et ma mère, lesquels ne semblent plus être bien nulle part et m’entraînent dans une sorte de pays gris d’où rien n’émerge.

    On peut si peu de choses finalement. Je voudrais être la fée bleue, le bon génie qui tout aplanit.


    Mais qu’il est difficile à accepter le lent travail des ans qui décolore, ternit, estompe jusqu’à l’effacement la réalité des êtres aimés, ceux qui furent si heureux un jour de nous offrir le monde et s’en vont doucement, sur la pointe des pieds, dans une ultime révérence à la vie.


    Pour eux je voudrais tout, et même plus, mais le long, l’invincible ennui où ils se perdent est bien plus fort que ma volonté.

     

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    Sur la pointe

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'Aiguille Dibona 3130 m - Massif des Ecrins

     

    Tu crois que c’est gai de vivre nu,
    Tout nu sur la pointe d’une aiguille
    Avec tout ce vide autour de soi
    Avec tout ce creux dans les poumons,
    Tout nu sur la pointe d’une aiguille
    Sans un grain de sable pour s’asseoir
    Et sans un nuage pour dormir,
    Sans une chanson dans les oreilles
    Tout nu sur la pointe d’une aiguille
    […]
    Debout sur la pointe d’une aiguille ?

    Norge – Le Stupéfait 

     

     

    Sur la pointe

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Aiguille Dibona

     

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    "Il automne" Barbara...

    Que les beaux jours sont courts ! Fini la torpeur des après-midi d’été. Il pleut lentement, à petits pas légers sur le jardin défleuri, les feuilles incertaines. Doux pleur. Murmure exquis de la pluie.


    Ici, sous des dehors trompeurs, tout pleure aussi. Mon père semble s’abandonner à ma sollicitude mais ses habituelles sombres pensées reviennent bien vite le tarabuster. Ma petite mère est là, dans son fauteuil, son visage clair garde l’empreinte de son beau sourire. Malgré mes invitations elle ne veut plus jamais sortir. Elle le pourrait pourtant mais c’est comme si plus rien ne la concernait vraiment. Et je dois me rendre à cette évidence-là : contrairement à papa, maman n’est plus partie prenante de la vie.


    Tout est douloureux, tout fait mal. Dans la tête, retenu, un torrent de larmes. Dans les yeux ? Un souris bien sûr… 

     

    Gouttes de pluie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Claude Monet - Pluie à Belle-Île

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    Instant

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Petit matin bleuté
    Doux commencement


    L’eau chante et  danse
    Au  griffon de la fontaine.
    Le soleil Signac pointille le miroir liquide qui, merveille,
    S’anime d’ombre et d’or
    Et brille et valse
    Sous le jaillissement joyeux de la source


    Quelques roses dernières éclatent leur basquine incarnate
    Que ce premier jour d’automne, déjà, affadit


    Petit matin vaincu
    Instant fichu

    Myrto

     

    Instant

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Paul Signac - Le Phare

     

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    Nous avons chacun une vision des choses qui rejoint celle de tous lorsqu’il s’agit d’envisager les dernières régions de l’existence. Ces contrées de brumes et de cendres, ces rivages au bord du vide qui nous attend. Nous, et ceux pour qui nous tremblons. Mais à imaginer l’avenir on se trompe bien souvent.

    J’ai voulu croire qu’il suffirait d’affection et de détermination mais ce n’était pas suffisant. Que ma présence, ma bonne volonté, pourraient tout. Pas suffisant non plus.

    Présomptueuse, j’ai minimisé les difficultés inhérentes à mon choix de prendre en charge mes deux parents et maintenant  je suis là, à poursuivre ma brasse laborieuse dans un tourbillon de courants contraires.

    Sans doute devrais-je tenir compte des recommandations de ceux qui, peut-être, savent. Unanimes, ils me disent qu’il faut penser à soi, qu’on ne peut pas autant délaisser sa propre vie, que les personnes âgées sont souvent  très égoïstes… Et écouter la petite voix persistante qui m’habite et me répète que je suis une cruche déguisée en cloche.

    Pourtant je n’ai aucun regret car rien ne semble pouvoir réduire le fol élan qui me pousse.

     

    Le plus longtemps possible

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marc Chagall - Au-dessus de la ville

     

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