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    La Não Victoria, réplique de la nef de Magellan, premier bateau à avoir bouclé un tour du monde en 1522, est arrivée à Sète qui fête les 350 ans de son bon port.

     

    Armada - Escale à Sète - printemps 2016 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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     Etournelle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C’est un doux matin de mars. Heureux, un sansonnet vocalise à la pointe extrême du cyprès qu’un moindre souffle d’air transforme en encensoir à pollen. 

    Il gazouille, gargouille, bavarde, cliquetise, grince ; son chant hétéroclite à l’harmonie bizarre semble le surprendre lui-même, le sansonnet ! Et en cette matinée de presque printemps, dans son plumage nuptial d’opale noire, sa parade de mirliflore me réjouit.

    L’étourneau, le sansonnet sont les deux noms d’un même oiseau.    Pour ma part, je le nomme sansonnet lorsqu’il est peu nombreux comme maintenant où il est entièrement occupé à sa reproduction. Mais dès qu’il s’assemble en nuée immense et sonore, graffant le ciel à tire-d’aile, inventant ces nuées multiformes qui intriguent et emportent le regard, alors il devient mon étourneau créateur et maître de l’art optique.

     

     

    Etournelle, étourneau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    (…) comme un très rapide nuage, non, une chose trop prompte pour être un nuage, et qui à tout moment passe du noir au gris, du mat au brillant, change de forme, se désagrège, s’efface...

    Plutôt qu’un nuage, des nuages – car il y en a presque tout de suite plusieurs, infatigables dans leur course bruissante – on dirait des fumées ; c’est à présent au-dessus des collines boisées tout un feu d’artifice de fumées qui tracent des boucles dans le ciel, les ouvrent, les ferment, les resserrent, les dénouent, les emmêlent, qui explosent en grandes ombelles de suie, se perdent au plus haut du ciel en traînées, en cendres ; ou au contraire descendent presque à ras des crêtes, plus bas même, et alors on pense à de grands filets à mailles serrées jetés par des pêcheurs sur les chênes rapidement retirés, vides et remontés.

    Ou à des bannières sombres qu’on ne sait qui fait flotter, brandit, déploie, escamote (…)

    Philippe Jaccottet - A travers un verger -  extrait de « Etourneaux »

     

    Etournelle, étourneau

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Op'art - L'art optique - Vasarely

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    A la barbe de l’hiver le printemps rose et blanc fleurit, transfigurant le paysage

     

    L'ametlièr que fa de flors blancas coma de papièr

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Amandier noir, amandier rose
    Dans la vigne, au bord du chemin
    Février te métamorphose
    Amandier noir, amandier rose
    En ce bouquet de fleurs grandiose
    Où se posent les séraphins
    Amandier noir, amandier rose
    Dans la vigne au bord du chemin


    Myrto - (Triolet seulet)

     

     

    L'ametlièr que fa de flors blancas coma de papièr

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    et dans les vignes des tapis de blanche roquette

     

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    Cependant la nuit marche, et sur l'abîme immense
    Tous ces mondes flottants gravitent en silence,
    Et nous-même, avec eux emportés dans leur cours,
    Vers un port inconnu nous avançons toujours !
    Souvent, pendant la nuit, au souffle du zéphire,
    On sent la terre aussi flotter comme un navire.

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    Les étoiles - Lamartine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mettre sa tête à la renverse, regarder l'univers dans les yeux et partir à sa propre rencontre.
    Retrouver les clartés, les figures immuables des constellations telles que les ont connues nos ancêtres les plus lointains, telles que les découvriront nos plus lointains descendants. Ce vertige absolu.

     

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    Les volets bleus au loin qui s'ouvraient quand s'ouvraient les miens.
    Les cheveux blanc-de-cygne à la fenêtre du matin.
    Le sourire aperçu.
    Le sourire attendu.
    Les robes à fleurs, les blancs corsages…
    Une douce image s'est perdue.
    Les volets bleus ne s'ouvrent plus.
     

    Myrto

     

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    De soir en nuit

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les rayons orangés du soleil vespéral
    cisèlent d'or et de feu le friselis vaporeux
    Des cannes en fleurs à l'horizon tout proche.
    La dernière lumière scintille
    sur chaque chose terrestre.
    Le morne finit d'absorber l'astre qui s'enfuit
    dans sa course à l'envers.
    Déjà l'air du soir se teinte des ombres de la nuit
    Crépuscule éphémère des tropiques...


    Peu à peu les nuages éparpillés se rassemblent,
    grands lacs d'opale que la lune irradie
    de sa clarté glaciale.
    Puis, çà et là le ciel se craquèle
    sur fond d'encre noire
    et le regard s'élève au-delà de tout.

    Myrto - 1982 (Les années caraïbes)

     

    De soir en nuit

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Myrto - 1982 (gouache)

     

    C’était les jours blancs de soleil et de lumière brûlante.
    Les cocotiers jaillissant vers la nue.
    Les mornes, fouillis d'herbes et de raziés,
    reverdissant à la saison des pluies.


    C’était les zébus en troupeaux éperdus de faim et de soif
    Quand le carême se fait long dans la savane enragée de chaleur.


    Et les colibris jolis, aigrette et dos moirés
    Aux couleurs chatoyantes du scarabée
    Suspendus à la corolle des hibiscus, des alamandas,
    S'enivrant du meilleur de chaque fleur,
    Plongeant leur bec effilé au coeur de chaque calice
    Pour y boire la divine ambroisie.


    Les sucriers à gorge jaune, de gris vêtus
    Qui en mai, vont par deux, tissant leurs nids
    Les merles criailleurs, effrontés et inquiets
    Au plumage d'ébène cirée, regard aigu, cerclé de jaune vif.


    C’était les mangoustes serpentines,
    Ecureuils des chemins, se faufilant parmi les herbes.
    Les manicous noctambules.
    Les von-von au vol bruyant, malhabile,
    Butinant avec lourdeur les fleurs de feu des flamboyants.


    Et puis les jours, et puis les nuits
    Mouillés d'averses rageuses, tapageuses.


    Pieds nus, rentrant des champs de cannes,
    Chemise ouverte, pantalon roulé aux genoux,
    C'était les hommes fiers
    portant bakoua et coutelas.
    C'était les femmes, comme des perles multicolores
    Devant les cases, sur les chemins
    Causant, riant.


    Et puis les enfants,
    les enfants,
    Mille enfants gais.

     

    Myrto - 1982 (Les années caraïbes)

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Myrto - 1982 (crayon de couleur)

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    Grain

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Colibri - Photo Didier Couvert

     

    L'averse, à verse, est venue
    Violente, soudaine, inattendue.
    Les colibris, les pipiris, surpris
    Vers les tamariniers, les frangipaniers se sont enfuis.
    Mille flèches de pluie rageusement mitraillent
    Le latanier passif aux palmes en éventail
    Soudain la terre chaude, vivante comme un coeur
    Exhale en même temps des milliers de senteurs
    Le ciel est furieux l'espace d'un instant
    Mais à travers la pluie le soleil éclatant                                             Rit.

    Myrto – 1982  (Les années caraïbes)

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    L'air est fait d'un cristal fluide qu'on croit voir.
    L'horizon délicat tremble dans les buées,
    Et dès l'après-midi l'on sent déjà le soir.

    Louis Mercier - En octobre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le pré est vénéneux mais joli en automne
    Les vaches y paissant
    Lentement s'empoisonnent

    Apollinaire

     

    Retenir octobre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Houppes d'or sur fûts d'argent, bouleaux-pinceaux pour toile d'automne

     

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    Dans l'aube ou le crépuscule
    qu'il vente-glace, qu'il canicule
    toujours criant
    jamais content
    il goéle le goéland

     

     

    A l'innombrable goéland

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je raille gentiment le goéland mais j'aime cet oiseau dont le vol superbe attire toujours le regard et l’emporte.


    Sans amour la vie ne vaudrait pas d'être vécue dit-on souvent. Sans le monde animal autour de nous, non plus. Je n’imagine pas une seconde mon jardin vide de cette présence. La plus petite araignée, le moindre lézard, qui fuit à mon approche est tellement important !

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    Instant

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Petit matin bleuté
    Doux commencement


    L’eau chante et  danse
    Au  griffon de la fontaine.
    Le soleil Signac pointille le miroir liquide qui, merveille,
    S’anime d’ombre et d’or
    Et brille et valse
    Sous le jaillissement joyeux de la source


    Quelques roses dernières éclatent leur basquine incarnate
    Que ce premier jour d’automne, déjà, affadit


    Petit matin vaincu
    Instant fichu

    Myrto

     

    Instant

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Paul Signac - Le Phare

     

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  • Bleuet, pervenche, Chardin, Vermeer...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Joan Miro - Etoile Bleue

     

    2 août. Le ciel est d’un bleu Chardin, un pur bleuet qui vibre par-dessus les plissements émeraude de mon pays végétal.

    Je traverse le jardin de soleil, d’ombre et de rosée. Des rouges-queues surpris jaillissent en flèche des hauteurs du toit.

    Pieds nus dans mes sandales je prends plaisir à la fraicheur de l’herbe humide qui monte à mes chevilles.

    Se laisser aller à la douce sensation de l’instant.

    Bientôt le vent sera si chaud que nous espérerons le soir.

     

    Bleuet, pervenche, Chardin, Vermeer...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Belle Année

     

    Des bons voeux à profusion

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dernier p'tit tour et puis t'en vas, Sapin...

     

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    Joli jour de novembre, matin glacé, paysage raidi. Puis voici le soleil, plus tout à fait en majesté mais prêt à nous tisser de lumineuses et froides heures.

    Comme il est doux ce profond de l’automne lorsque vents et tourbillons, bourrasques, brumes et brouillards - tous ces vilains b - nous oublient ! lorsque l’antichambre de l’hiver s’inspire du printemps qui nous attend tapi dans le moindre brin d’herbe !

    Retour aux saisons oubliées de l’enfance, à ces émotions de tous les sens, fortes, étourdissantes.

    C’est la fin d’une courte après-midi. Le soleil s’attarde un instant sur les hauteurs, le temps d’embraser une dernière fois l’or des bouleaux, des sycomores. Commence alors sa mystérieuse course à l'envers ainsi qu’un incroyable crépuscule de cendre et de sang.













    Pissarro - Gelée blanche à Ennery

     

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    Elle portait une robe cendre de rose d’une douceur infinie. Une de ces robes de reine éblouissante, tout droit sortie d’un Conte de Perrault. Je me rappelle cette lumière qui illuminait ce visage exalté de jeune personne à son premier bal. Mais plus que sa beauté c’est sa robe d’un indicible rose qui me fascinait.

     

    Cendre de rose !... Cendre comme l’ombre dans la palette du peintre dont un soupçon suffit à modifier une valeur, à la magnifier. Rose d’aurore. Rose inoubliable. Elégance d’une jeune femme entrevue il y a bien longtemps dans un tourbillon de fête.  Délicieux instant.



    Rose de valse




















    Félix Vallotton - La Valse

     

     

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